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"La description d’un processus de production de signes et d’attitudes dans le domaine de l’art ne serait pas en mesure de satisfaire les exigences d’un scientifique. Non pas parce qu’un artiste ne saurait pas l’énoncer clairement, mais parce que le procédé même est suspect et obscur. /…/

Ma conscience n’est pas préalable à l’expérience, mais acquise avec elle, au cours de son déroulement, et elle alimente seulement les étapes ultérieures, et avant tout, elle est capable de remettre en cause le bien fondé de l’expérience, puisque celle-là n’est qu’une stratégie humaine. Cette conscience acquiert sa valeur au fil du processus, c’est-à-dire de ma " pratique privée ". /…/

C’est là où arrive la nécessaire remise en cause, donc le moment de l’instabilité de mon assurance, et du déroulement de mon action. La remise en cause des vérités partielles, selon le vecteur double qui oscille en détruisant une vision, en déclenchant une autre."

Extrait de :
BURY, J., "Tropologie de l'espace – notes de travail 1992-1997", in : Sobieszczanski, M., Lacroix, C. (dir.) Spatialisation en art et sciences humaines. Paris : Peeters Publishers, 2004.